Histoire de l'hypnose

histoire de l'hypnose - Mesmer

En 1773, Franz Anton Mesmer (sans aucun lien avec l’hypnotiseur de spectacle Messmer qui lui a simplement emprunté son nom), médecin allemand, fut le premier à formuler une théorie de l’hypnose. Cette théorie, appelée « mesmérisme » ou « magnétisme animal », est considérée comme fondatrice de l’hypnose.

Ce magnétisme animal, qu’il décrivait comme étant un fluide magnétique universel, pouvait, selon lui, être utilisé de manière thérapeutique. Cette théorie fut réfutée par l’Académie des Sciences de Paris, ainsi que le comité scientifique nommé par le Roi Louis XVI. Sa pratique fut même condamnée en 1784.

Un siècle plus tard, en 1891, que l’hypnose reviendra sur le devant de la scène grâce à un groupe de médecins, chargé d’enquêter sur l’hypnotisme, par la British Medical Association. Ce comité en conclut que l’hypnose se révèle efficace pour de nombreux troubles, dont les troubles du sommeil et notamment la douleur.

Suite à cette étude, c’est en 1892 que l’Association Médicale Britanique recommandera à l’unanimité son utilisation thérapeutique.

Entre temps, le marquis de Puységur, disciple de Mesmer, mettra en évidence les possibilités de certaines personnes « magnétisées » à parler pendant la transe, avec le magnétiseur. État désigné comme « sommeil lucide », ces personnes seraient, de plus, capables d’accéder à des capacités, ainsi qu’à des connaissances accrues.

Cette pratique, puységurienne, perdurera après la révolution, et même durant une partie du XIXème siècle.

Cette interaction langagière, magnétisé-magnétiseur, sera précurseuse de la démarche thérapeutique.

 

 

De l’hypnose à la psychanalyse

Charcot, entre 1870 et 1890, utilisait l’hypnose pour faire apparaître et disparaître des symptômes hystériques. Il considérait l’hystérie comme un trouble purement organiciste et neurologique. Le caractère reproductible de l’apparition-disparition des symptômes hystériques lui permettront d’affirmer le caractère scientifique de sa démarche, se réclamant de la médecine.

Bernheim, quant à lui, critiquait les théories de Charcot. Pour lui, l’hypnose était un « état de suggestibilité imposée, un effet de la suggestion ». Dans ses théories, l’accent était mis sur la relation praticien-malade par le biais de l‘influence de la suggestion, non observable en dehors de rapports intersubjectifs patient-thérapeute.

Freud suivi les cours de Bernheim, à Nancy. Il pratiqua l’hypnose pour traiter l’hystérie par le biais de la méthode cathartique de Joseph Breuer.

Freud fondera ensuite sa pratique analytique, la psychanalyse, sur le maniement du transfert : le lien entre le patient et le thérapeute, tout comme Bernheim le fît en mettant l’accent sur le même lien, bien des années plus tôt.

Dès 1895, dans le chapitre 4 des Études sur l’hystérie, Freud émit des doutes sur l’utilisation de l’hypnose. Cependant, il reconnaîtra, bien plus tard, que l’influence exercée sous hypnose était une très bonne pratique thérapeutique.